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lundi 14 juillet 2014

La vision bleue : une débutante au congrès de l'ABF

 


La bleue, c'est moi
J'étais une bleue. Une chaste pucelle. Une vierge (pas vraiment effarouchée).

Et, pauvre de moi, je suis allée au congrès de l'ABF. 
Pas l'Association des Brasseurs Français, non. L'Association des Bibliothécaires de France. Quoique par certains aspects, hein... (Mais j'y reviendrai) (à ces aspects) (si, j'insiste).

Donc, en cet an de grâce 2014 après le type qui n'est même pas né cette année là (c'était en - 3 ou 4 , d'après les sources), du 19 au 21 juin, le 60e congrès annuel de l'ABF s'est déroulé à Paris intra-muros, in extremis : 20 mètres plus loin, on était à Issy-les-Moulineaux.

Je suis membre de l'ABF, on m'a dit que c'était bien. Et j'avais eu grave les boules de ne pas pouvoir y mettre les pieds l'an dernier alors que le même évènement se déroulait à Lyon. Donc, j'y suis allée.


La bleue entre dans le temple  
Première impression : l'accueil. Les dames de l'accueil, dont tu découvres un peu plus tard qu'elles sont bibliothécaires comme toi, sont affables. Elles te donnent plein de brochures qui pèsent une tonne dans un tote-bag au chiffre de l'ABF (dont le catalogue de XXX, merci bien, mais je l'ai déjà au boulot...) ainsi que ce qui restera ensuite pendu à côté de ton bureau, tel un trophée, des mois (voire des années !) durant : ton badge de congressiste
Celui où ton nom et ta bibliothèque d'origine sont indiqués. Celui que ton interlocuteur regarde quand il n'a pas la moindre idée de qui tu es. 
Et parfois, cela ne l'aide pas du tout, parce qu'évidemment, sur mon badge, il n'était pas écrit : « Bouille, bibliothécaire forumeuse et atrabilaire bien connue de trois ou quatre clampins sur Agorabib » (non, je ne vous dirai pas ce qui était vraiment écrit).
Ce qui a donné des scènes tout à fait savoureuses avec quelques bibliothécaires qui essayaient de comprendre pourquoi ma conversation leur paraissait familière alors qu'ils ne m'avaient jamais vue.
Non, je ne donnerai pas de nom, parce que ce serait bas, petit, vil et mesquin. Or, je suis un digne pingouin. Mais si vous insistez, il se pourrait que je lâche un nom ou deux en commentaires...

 
La bleue travaille
Ensuite, j'ai suivi des conférences. Toutes les conférences auxquelles j'étais inscrite. Et, non, je ne suis pas partie en goguette faire des emplettes dans le marais pendant mon séjour parisien, comme me l'avait pourtant conseillé un collègue dont, pudiquement, je tairai le nom.
J'étais bien sagement assise dans le hall 5 de la Porte de Versailles, à écouter religieusement les intervenantes (il y avait bien quelques hommes, hein, mais pas beaucoup), à prendre des notes, et parfois même à poser des questions. 
Je suis un modèle de sérieux et d'application. 
Bon, en même temps je prenais quelques photos et je postais quelques commentaires sur Facebook. Mais quand même, hein, j'ai été raisonnable.
Les thématiques que j'ai suivies (l'acquisition des compétences et le travail avec les politiques) m'ont beaucoup intéressées. Je suis ou j'ai été confrontée à ces problématiques durant ma (encore courte) carrière, et j'ai reçu quelques réponses, qui, quand elles n'étaient pas applicables immédiatement, étaient au moins inspirantes.
Je me suis intéressée au travail de la commission legothèque, qui fait écho à des expériences vécues récemment dans l'établissement où je travaille, particulièrement sur l'inclusion des minorités sexuelles et la problématique du genre.
J'ai particulièrement apprécié la dernière table ronde sur la politisation des rapports professionnels, dans Les sujets qui fâchent, durant laquelle nous avons échangé nos expériences souvent invraisemblables, parfois effarantes, dans nos relations avec nos élus de tutelle. Un moment précieux de catharsis, mais aussi de réflexion sur les solutions à envisager pour éviter certaines situations.

 
La bleue observe
Bon, et puis je me suis baladée sur l'avenue dans les allées entre les conférences, lorgnant les stands de fournisseurs, tombant sur des gens connus que je ne pensais pas trouver si loin de chez eux, et faisant connaissance dans la vraie vie avec des gens que je connaissais non d’Ève et d'Adam, mais de Facebook et d'Agorabib, les nouveaux horizons sociaux du bibliothécaire. 
C'est un moment unique que de discuter aimablement avec un collègue rencontré sur le web mais jamais en vrai, et de l'entendre dire au bout d'un moment, alors qu'on évoque, entre autres, notre forum préféré : « hey, mais c'est toi, Bouille ? ». Et moi, acquiesçant, rougissante et balbutiante, un peu gênée aux entournures, tout de même... Mais aussi - soyons honnête - flattée.


J'ai également assisté à l'Assemblée Générale de l'ABF. Enfin, je suis arrivée 30mn en retard, mais vu que ça dure 2h30, hein...
J'ai trouvé intéressant de voir à quoi ressemblait le compte-rendu d'activité d'une asso aussi grande et aussi importante sur le plan national pour notre métier. 
De savoir que les subventions de l'état avaient tellement baissé que l'asso fonctionne désormais totalement à perte, en puisant dans ses réserves, et que cela ne s'améliorera que si plus de bibliothécaires y adhèrent.
De constater que les questions étaient posées dans le calme, que les débats étaient sereins, bref, que personne ne se tapait dessus en public.
De vérifier, à mon plus grand plaisir, que le bureau national de l'ABF n'a pas volé sa réputation humoristique, et que les interventions de la Ligue Majeure d'Improvisation étaient à mourir de rire. 
Une mention spéciale au faux commissaire aux comptes, évoquant la ligne 129 (?) du bilan comptable où il était question du paiement d'une troupe de Chippendales de plus de 1m90 pour l'anniversaire de la Présidente... Mais aussi à la fausse ABF, Association des Brasseurs Français, dont les deux membres ivres morts louaient les bienfaits de leur action. 
C'était vraiment très drôle.


La bleue a fêté ça...
En terminant son congrès par un demi, en terrasse, sous le soleil, avec des tas de gens sympathiques qu'elle n'avait jamais rencontré avant.
Elle espère bien recommencer une prochaine année.

Au fait, le thème de l'an prochain, à Strasbourg, sera La tension créatrice.
Accrochez-vous aux branches, ça va décoiffer !



Congrès ABF 2014



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