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dimanche 2 février 2014

La médiathèque de Bron, toute neuve

Je suis passée cet après-midi en coup de vent à la médiathèque Jean Prévost de Bron, flambant neuve. En journée portes ouvertes hier et aujourd'hui, avec inauguration officielle ce matin.


J'aime aller voir les médiathèques neuves, cela permet de voir où on en est dans notre microcosme professionnel.

Bon, vu que je l'ai survolée, mon analyse sera rapide (et sans doute lapidaire). Le bâtiment est disposé sur 6 niveaux, un RDC et 3 niveaux pour le public, et les 2 derniers niveaux pour les services internes. La disposition générale est proche de celle du Bachut à Lyon (pour ceux qui connaissent).



Les plus :
  • beau bâtiment lumineux,
  • cafétéria à l'entrée, proche de l'espace presse. Une craie cafétéria - pas une machine à café - qui donne sur l'esplanade.
  • mobilier clair (blanc, en fait) et bas (pas plus de 1m60 à vu de nez). Donc bonne visibilité, même si je regrette que ce soit du mobilier plein. J'ai une préférence très nette pour le mobilier ajouré, qui permet d'atténuer l'aspect "mur" des rayonnages.
  • multiples petites salles : un contoir (pour les contes, donc), une salle informatique avec 12 postes, deux labos (salles de travail au calme), un atelier pour les animations type atelier d'écriture ou autre.
  • beaucoup de mobilier de confort coloré : banquettes, poufs, fauteuils, grands coussins...

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  • une couleur chaude au sol pour chaque niveau sauf le RDC. Sympa et gai.
  • un ascenseur digne de ce nom, très agréable à l'usage, tout en transparence
  • automates de prêt et retours un peu partout (retours en bas, prêts en bas et à chaque niveau), base RFID
  • pas mal de PC en libre accès au niveau des docs
  • organisation des documentaires par pôle thématique. Sur une base de cotation Dewey, les docs sont réunis par pôle avec à des logos thématiques apposés en haut des dos.

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Les moins : 
  • bâtiment terriblement bruyant. Honnêtement, la lecture d'un album à ma progéniture fut un moment pénible. L'attention est sans cesse détournée par le bruit et je devais élever la voix pour me faire entendre. Je peux comparer avec au moins deux autres bibliothèques où j'ai tenté la même aventure avec le même mouflet : Bron obtient à peine un 8/20 ! Je n'avais pas envie d'y rester trop longtemps... Et je plains de tout mon coeur les collègues qui devront travailler là dedans !
  • RDC froid et impersonnel, dans des tons gris et blancs, vide. Il fait plus hall de gare que lieu d'accueil cosy. Impressionnant, oui, mais pour éviter le côté temple de la culture intimidant pour les populations non captives, on repassera.
  • Espace presse mal éclairé, peu attractif malgré les banquettes de couleur. Cela ne donne pas la moindre impression de détente.
  • pas de grande salle pour un spectacle ou un concert. A moins que le hall ne serve à ça !
  • un gros hic au niveau communication : cherchant les horaires d'ouverture et d'inauguration la veille sur le web, j'ai découvert que le site de la ville de Bron était (et est toujours) indisponible, et que le site de la médiathèque est quasi introuvable via Google. On tombe sur un blog inachevé qui parle du projet, mais c'est tout. J'avais réussi à trouver le site de la médiathèque ce matin, ce soir c'est à nouveau impossible. Pas de page facebook... Je sais bien que c'est difficile de communiquer en période électorale, mais il ne faut pas pousser dans le silence : j'ai failli ne pas y aller tellement je ne trouvais pas d'informations !

Vue d'artiste depuis l'entrée

Et je n'ai aucun lien à proposer, puisque je n'en ai pas trouvé de valide ce soir...
En espérant que cela s'améliore à l'avenir.

12 commentaires:

  1. Ce jour (2/4/14) http://www.mediathequebron.fr/mediathequebron.fr/?id_profil=1

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  2. J'aime bien voir de nouvelles médiathèques / bibliothèques. Merci de m'avoir fait découvrir celle-ci !

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    1. De rien ! Avec plaisir. C'est un exercice intéressant, et encore mieux en vrai !

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  3. "Vous parlez de "logos thématiques apposés en haut des dos"

    On ne dit pas des logos thématiques, on dit des pictogrammes. Un logo ou logotype est une représentation graphique d’une marque ou d’une entreprise qui est utilisé sur les différents supports de communication. Un pictogramme (également appelé pictographe) est une représentation graphique schématique, un dessin figuratif stylisé ayant fonction de signe.Il sert généralement à la signalétique pour s'orienter dans l'espace réel ou communicatif comme l'Internet.

    Etre bibliothécaire vous donne aussi quelques devoirs en ce qui concerne le respect et la défense de la langue française. Sinon qui la défendrait ?

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    1. Vous avez tout à fait raison, cher Athanase. J'ai écrit ce billet à la va-vite. Si vite que j'en ai oublié mes pictogrammes, que je connais pourtant fort bien.
      Merci pour la définition.
      En revanche, pour ce qui est du devoir de défense la langue française, je ne vous suis pas. Si on est vidéothécaire, ou animateur numérique, qu'un français correct soit exigé, c'est normal, mais personne ne nous demande d'être le chantre de la langue française dans toutes ses plus fines déclinaisons. Ça, c'est le rôle des professeurs, des écrivains et des membres de l'Académie... Être bibliothécaire fait de moi une spécialiste des bibliothèques, pas de la linguistique.

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    2. Il est vrai que les bibliothécaires ne représentent plus depuis longtemps ni la langue française, ni même la culture. Par ailleurs les professeurs ne sont plus écoutés depuis longtemps. Restent les écrivains. Quant à l'Académie, vous me permettrez de les laisser sous leur coupole, assis sur leur dictionnaire éternellement inachevé. Mais les écrivains, c'est bien vous qui les sélectionnez dans les bibliothèques. Est-ce leur bon maniement de la langue française n'est pas un critère de choix ?
      Par ailleurs, vous me pardonnerez de vous reprendre une fois de plus, mais vous confondez linguistique et langue au sens de langage. La linguistique est une discipline qui s'attache à l'étude du langage, laissons-là aux linguistes, j'en suis bien d'accord. La langue française, c'est notre bien commun, c'est ce qui nous permet de nous parler en désignant la même chose par le même nom. Personne n'est désigné pour la défendre, ,hormis ceux qui en font l'effort. J'ose espérer que les bibliothécaires en font un peu partie ..

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    3. « Est-ce [que] leur bon maniement de la langue française n'est pas un critère de choix ? »
      Bien entendu. Je recommande d'ailleurs en la matière les remarquables romans et nouvelles de Jean-Philippe Jaworski, auteur peu connu à la plume ciselée et riche.

      « J'ose espérer que les bibliothécaires en font un peu partie .»
      Je pense même que la plupart des bibliothécaires en font partie. Moi y compris (malgré mes approximations !). Cela vient, je crois, de la formation initiale majoritairement littéraire des bibliothécaires de plus de 40 ans. Mais les plus jeunes viennent souvent d'autres horizons.
      En outre, nous accomplissons désormais des tâches qui nécessitent des formations initiales de plus en plus techniques (out ce qui est médiation numérique). Nous médiatisons le cinéma et la musique, en plus de la littérature. Nous informons, nous formons, nous organisons, nous gérons.
      Par exemple, je passe très peu de mon temps de travail à décortiquer les détails du style de tel ou tel auteur. Je conseille des oeuvres ou des auteurs, certes, mais je parle finalement peu de la littérature en elle-même.

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  4. Vous sous-entendez que les bibliothécaires actuels sont de plus en plus des techniciens et de moins en moins des operateurs culturels. On peut considérer que c'est un peu l'évolution technologique globale qui est en jeu. Et au fond, il est vrai qu'il n'y aurait pas eu de raison que ce métier y échappât. Néanmoins, votre conclusion est quelque peu dramatique : ce qui fait un auteur, n'est-ce pas d'abord son style ? Sinon que reste-t-il à part l'intrigue et des traductions de l’américain qui annulent souvent une grande part de la qualité littéraire d'un auteur ? Ce ne sont pas ses contenus, ses intrigues ou ses décors, qui ont fait de Proust un de nos plus grands auteurs, c'est le style avec lequel il en parlait. Proust c'est la langue française. J'ignore le succès qu'il peut avoir en traduction hongroise, mais je doute que le public hongrois ne perçoive le quart de cette richesse. Alors, sans vous intéresser au style et, sans même parler de littérature, comme vous le dites, comment conseiller de bons auteurs, hors le sujet de leur oeuvre ? N'y a t-il pas là une perte irrémédiable ? Et qui d'autres que vous pouvait le faire, vous qui êtes en contact direct et non-marchand avec le lecteur, position unique vous en conviendrez, surtout à travers cette incroyable production littéraire dont le commerce editorial nous abreuve? Qui le fera désormais ?

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    1. « Qui le fera désormais ? »
      Les bibliothécaires qui ont le temps. Moi, je ne l'ai pas ! Trop de fonds différents à gérer, trop diversifiés, beaucoup de tâches techniques, des conseils à donner qui concernent en partie les ressources documentaires, pas la littérature.
      Ensuite, il faut dire que n'étant pas de formation littéraire, le style peut parfois me passer allègrement au dessus de la tête. Le contenu m'intéresse autant que le contenant.
      On touche là quelque chose du doigt : le bibliothécaire défenseur de la littérature et du style, c'est une réalité pour les bibliothécaires de formation littéraire et/ou qui ont en charge un fonds uniquement littéraire. Mais les autres, venus d'autres horizons ou ceux qui ont d'autres domaines en charge, n'en sont pas moins bibliothécaires. Ils mettent en valeur d'autres choses. Tout aussi intéressantes.
      La perte n'est pas irrémédiable, non. Elle n'est que temporaire. Il serait faux de penser que les bibliothécaires ont toujours le temps de parler littérature. En revanche, lorsque ce temps est donné, il est réellement donné. Grâce à ce contact direct et non-marchand.
      Ne désespérez pas. La littérature n'est pas morte sous prétexte que les bibliothécaires sont moins littéraires et plus techniques. Ne serait-ce que parce que, justement, au milieu de cette incroyable production éditoriale (moi je dirais pléthorique et souvent vide de sens), nous effectuons une sélection aussi pertinente que possible. Cette sélection incarne notre toute première valeur ajoutée, et notre plus grand tribut à la littérature, avant même le conseil oral aux lecteurs.

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  5. Oui. Et puis faudrait pas oublier que si le bibliothécaire a change de profil, le lecteur lui aussi a changé, s'est élargi, démocratisé et tout ce qu'on veut. Et on l'a aussi voulu, nous, ce changement, cette ouverture des portes à d'autres publics. Majoritairement le public actuel se fiche du style, il veut une bonne histoire, une intrigue qui accroche, et être dans l'air du temps, lire ce qui se lit aujourd'hui, ce qui lui parle et parle de lui. Et autre chose : la plethore de livres dont vous parlez tous les deux, c'est le public qui se la prend en pleine figure. Il est encore plus paumé que nous et le sera toujours. Autrement dit, même si notre niveau d'expertise "litteraire" ou "stylistique" a baissé, nous avons toujours ce rôle indispensable de sélection que souligne Bouille. Et peut-être plus qu'avant. Certes, cher Athanase, il nous sera bien difficile, à nous comme à d'autres (editeurs...) de repérer le futur Proust. Mais ça tombe bien, ce n'est pas et n'a jamais été notre rôle. Les dénicheurs de talents, les directeurs de collection, critiques littéraires, editeurs et libraires ont du boulot. Mais c'est le leur. Nous, on est en bout de chaîne, d'un côté on les écoute et d'un autre on écoute surtout les gens qui nous payent, et on essaie de leur offrir des lectures qui leur font plaisir. Même si ce sont des traductions...

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    1. Yes, trop fort les commentaires, bande d'intellos incapables de construire une cabane

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